Compassion + Travail = Performance

Publié par chassedetalents le

Par Caroline Houle, Coach certifiée PNL

En écrivant les mots «compassion» et «travail» dans la même phrase, je vois déjà d’ici des yeux qui roulent vers le plafond, des têtes qui hochent de gauche à droite avec un soupçon d’exaspération. Peut-être êtes-vous de ceux qui se disent: «Bon, ça y est, un autre beau concept de ressources humaines qui passera de mode avant même d’avoir été complètement implanté (voire compris).»

La compassion au travail
Peut-être aussi vous dites-vous: «Sûrement le concept d’un coach américain qui, se trouvant en panne d’originalité, s’est inspiré par du dernier livre de Deepak Chopra avec une préface écrite par Oprah Winfrey». Comique, car c’est TOUJOURS un Américain qui lance LE concept qui devient la saveur du moment, right?

Moi, je l’imagine ce coach américain qui pense : «Tiens donc, et si j’associais un terme autrefois réservé aux moines bouddhistes dont personne n’en comprend réellement la signification, à un mot qu’y se présente bien avec des lignes et des pointillés dans un graphique?»

Vous souriez? Avouez que ce serait à la fois assez flou pour être passe-partout et assez concret pour ouvrir des portes en entreprises. Non, mais c’est vrai: il y a aura toujours au moins un DRH désespérément en quête d’une solution miracle à ses problèmes de désengagement généralisé et de taux d’absentéisme en forme de Mont Everest (mais sans la pente descendante).

Il y aura toujours un gestionnaire pour prêter une oreille attentive à une nouvelle approche défendue avec force et conviction. Ici, je caricature à peine. N’empêche que le mot compassion, je le trouve intrigant.


Qu’en est-il réellement de la compassion?

Définir la compassion 

Le Larousse nous dit que c’est un sentiment de pitié qui nous rend sensibles aux malheurs d’autrui. De son côté, Wikipédia clame qu’il s’agit d’une vertu par laquelle un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d’autrui, et se sent poussé à y remédier.


Pour sa part, le Dalaï-Lama qui a ses entrées dans les grandes universités du monde qui investissent énormément dans les neurosciences, affirme que plus un être humain fait preuve de compassion, meilleures sont ses fonctions cérébrales. C’est cet aspect de la compassion rendu concret par la démonstration de son lien sur notre biologie interne, qui m’interpelle.   

La compassion favoriserait la sécrétion de l’hormone ocytocine qui aide à développer les forces intérieures comme la confiance en soi, ce qui entraîne un effet réducteur sur la peur avec en bonus, une augmentation de la propension au bonheur. De plus en plus intéressant, vous ne trouvez pas?

J’ai découvert l’effet favorable de l’ocytocine sur notre performance au travail, grâce aux travaux de recherches de Judith E. Glaser, CEO de Benchark Communications et Présidente du conseil de The Creative We Institute, qu’elle nous présente dans son livre «Conversational Intelligence» et lors de ma formation de 26 semaines, conçue pour outiller les coachs exécutifs à mettre le cerveau en avant plan de l’approche de coaching.

Mme Glaser, appuyée par une équipe chevronnée, a établi le lien entre la compassion et l’ocytocine, et notre capacité à être en relation et à communiquer véritablement. De cette communication véritable, émerge le désir de cocréation qui impacte directement l’atteinte d’objectifs et par conséquent, la performance.  

Comment reconnaître la compassion?  

La compassion, c’est une empathie active. Une empathie qui s’oriente vers l’action pour contribuer à changer une situation actuelle non désirée. 

La compassion est la réalisation qu’en entreprise comme dans d’autres sphères de la vie, le succès commun dépend de la pleine collaboration de tous, dans une unité qui est rendue possible quand le «je» s'efface un tout petit peu pour faire place au «nous».

Est-ce donc dire que les entreprises auraient intérêt à ajouter la compassion comme qualité recherchée chez les employés? Du coup, ne serait-il pas judicieux d’éduquer les employés sur la compassion et ses vertus?

Une solution pour augmenter la performance au travail

Prendre le pouls en entreprise

Il existe des conditions favorables à l’éclosion de la compassion dans le milieu de travail.

  • Une culture d’entreprise qui favorise la coopération plutôt que l’entretien d’une compétition interne malsaine.
  • Une atmosphère de travail stimulante où les échecs sont accueillis avec bienveillance et encouragements à poursuivre les essais, car les échecs sont la preuve que quelqu’un a osé essayer.
  • Une mécanique fiable et rigoureuse qui permet aux employés d’avoir la certitude que leurs demandes seront entendues et leurs plaintes accueillies avec ouverture d’esprit et confidentialité.

Les bienfaits pour l’entreprise

Si on y réfléchit juste un peu, la compassion entraîne le développement de qualités qui peuvent à elles seules avoir un effet bénéfique sur la performance de l’entreprise.

La performance d’entreprise est la résultante de l’alignement de plusieurs actions posées par des humains qui unissent leurs forces vers un objectif commun. Autant s’assurer que chaque personne impliquée dans le processus de création de richesse, est en pleine possession de ses moyens avant de s’engager dans la démarche.

La compassion entraîne :

  • Plus de confiance en soi et moins de peurs.
  • Moins de peur signifie oser prendre plus de risques.
  • Risquer égal innover. L’innovation est un catalyseur de la croissance.
  • Et à son tour, la croissance impacte directement les profits. L’entreprise gagne.

La compassion: l’intelligence émotionnelle au travail

Concrètement, à quoi ressemble une personne qui démontre de la compassion au travail?

  • Il s’agit d’une personne qui regarde ses confrères avec bienveillance.
  • Elle arrive à créer une ambiance propice aux conversations agréables, c’est-à-dire qu’elle gère son état du mieux qu’elle le peut.
  • L’employé ou le patron qui fait preuve de compassion fait attention de ne pas contaminer l’atmosphère par ses humeurs et ses mécontentements.
  • La personne qui a de la compassion est à l’écoute des autres et non centrée sur elle-même. 

Par ailleurs, l’employé qui fait preuve de compassion, sait écouter un(e) collègue qui exprime une difficulté sans prendre sur lui le poids du problème exposé. Ceci lui permet proposer une aide directe ou indirecte tout en respectant son horaire et ses échéanciers. Faire preuve de compassion ne signifie en aucun cas que le bonheur des employés surpasse en priorité la raison d’être de l’entreprise. La compassion stimule le bonheur des employés qui sont dès lors plus enclins à contribuer pleinement à la réussite commune car tous y trouvent leur compte.

Pour revenir à notre coach américain, si j’étais lui, je proposerais d’enseigner aux employés et à leur patron, les effets physiques et psychologiques de la compassion et le lien direct sur leur réussite professionnelle individuelle et collective. Mon expérience m’a apprise qu’il n’y a rien de mieux que comprendre comment notre cerveau fonctionne pour en faire notre allié dans toutes les sphères de notre vie.

De plus, à ces employés, je leur ferais expérimenter par le biais d’un atelier interactif de quelques heures, l’effet immédiat sur soi et sur les autres, de mettre en œuvre un comportement empreint de compassion. Les jeux de rôle, les mises en situation, les simulations, en bref, l’expérimentation concrète, demeure LA meilleure façon d’intégrer rapidement une nouvelle compétence ayant la possibilité de la tester plusieurs fois avant de la mettre en application avec confiance dans la vraie vie.

Oh mais attendez, tous ces bons conseils que j’aimerais lui prodiguer à mon américain, c’est exactement l’approche que j’utilise avec succès et que je raffine après chaque intervention, n’est-ce pas le plus heureux des hasards?

En combinant les outils de «Conversational Intelligence», l’approche Coaching PNL, les plus récentes découvertes sur le rôle du cerveau et des hormones sur notre forces internes, j’allie l’acquisition de connaissances au plaisir de découvrir afin de créer le laboratoire parfait pour que chaque participant puisse explorer dans un cadre sécuritaire et bienveillant, empli de compassion.

Tirée par les cheveux l’association de la compassion et de la performance en entreprise? Avec bienveillance je réponds: pas du tout!


Par Caroline Houle

Catégories : Management

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